Chemin des Evadés de France


Qui sont les Evadés de France ?

Lors de la Seconde Guerre mondiale, ce sont des Français, résistants, qui ont décidé de tout quitter pour rejoindre la France Libre, 

qui ont franchi les Pyrénées au péril de leur vie, 

qui ont payé leur audace par un dur internement

qui, enfin, ont réussi à être des combattants volontaires de la Libération. 


Historique

En juin 1940, après l'effondrement du Front Allié, les Espagnols organisent le regroupement des soldats étrangers, français et civils alliés à Miranda de Ebro, (vers Burgos).

Créé par Franco pour interner les Républicains Espagnols, avec l'aide des Nazis envoyés par Hitler, lors de la guerre d'Espagne, ce camp comprend une trentaine de baraques, avec autant de nationalités. Le contingent le plus important sont les Français et Belges, mais on y rencontre des Anglais, des Américains, des Polonais, des Juifs de toutes nationalités. De nombreux  Français se font passer pour des Canadiens français, sous de faux noms !

 

En 1941, l'Armistice avec la France ne met pas mis fin à l'arrivage en Espagne.

En 1942, le camp de Miranda comprend environ 5000 personnes. La vie y est très dure, privations, sous-alimentation et conditions de vie déplorables : l'eau est règlementée, la soupe légère est l'unique plat du jour et la dysentrie nommée "Mirandite", le scorbut, les punaises y sont omniprésents. 

 

En Novembre 1942, les Allemands débarquent en Afrique du Nord et envahissent la zone libre, les Français affluent alors vers l'Espagne. Les zones de passage sont Hendaye,  Saint-Jean-de-Luz, Ibardin, La Rhune, Saint-Jean-Pied-de-Port, Le Somport, Le Portallet, Le Portillon, La Tour de Carol, Tabescan, l'Andorre par le Puymorens, Col du Morena, Céret, Le Perthus, Cerbère par le Col des Balistres.

Le grand nombre de passages de la frontière (de 1940 à 1944, c'est plus de 100.000 tentatives avec 35.000 réussies) oblige les Espagnols à interner une majorité de Français dans les prisons d'Irun, Pampelune, Huesca, Saragosse, Barbastro, Lerida, Figueras, Gerone et Barcelone, après un passage dans les prisons frontalières de quelques jours où auront lieu la fouille et l'identité.

Le 5 janvier 1943, les Polonais déclenchent un grève de la faim. Après 7 jours, le mouvement se solde par... des malades et ses sous-alimentés. Mais le 22 mars, les Polonais sont envoyés en Angleterre, suivis par les Belges. 

A visionner

 

 Le Gouvernement Espagnol prenant un peu de large vis-à-vis de l'Axe, le Gouvernement de Vichy, prenant tout seul la délégation de la Croix-Rouge Française à Madrid, se met en contact avec les Alliés qui lui fournissent les moyens d'aider les Français internés dans les camps et prisons.

Une répartition est faite, les hommes de 16 à 40 ans seront envoyés, dans la limite des places, à Miranda.

Certains seront concentrés dans les prisons forteresses : Figuerido, monastères transformés en prisons : Totana, Palacio des Missio­nes à Barcelone, prisons cellulaires : Hellin, Bilbao, Logrono, Tarragone, Burgos. Barbastro. Saragosse.

Les plus jeunes et les plus âgés, ainsi que quelques femmes, dans des hôtels désaffectés depuis la guerre civile, et gardés militairement : Almazan, Arnedillo, Burguete, Caldas de Malavelle, Molinar de Carranza, Murguis, Onteniente, Rocaillaura, Sobron, Salan de Cobras, Uberuaga de Ubilla, Valdeganga, Zarauz, Zumaya.

En Février 1943, un premier convoi de Français, comprenant les Sous-officiers et des Officiers, quitte Algesiras.

A partir de fin Avril, 8 convois vont quitter Setubal (près de Lisbonne), puis d'autres partiront de Malaga et en 1944, 21 de Gibraltar et Algesiras, en direction de Casablanca, d'où un certain nombre se dirigeront vers l'Angleterre.

 

De 1940 à 1945, 40.000 transiteront par l'Espagne, 23 à 25.000 s'engagent dans les Forces Française Libres et Combattantes en Afrique du Nord et en Angleterre. Ils sont de tous les combats, de tous les débarquements, dans les rangs des Commandos, des Parachutistes, de la Division Leclerc, de la 1ere Armée, l'aviation ou la marine. Ils sont présents partout ! 12 à 15 000 d'entre eux laisseront leur vie sur les champs de batailles, les survivants seront les premiers à délivrer les internés et déportés des camps nazis...

Ce transfert par les Pyrénées, de cette future Armée de la Libération, se fit avec l'aide des résistants et passeurs français pyrénéens, au péril de leur vie. Des corps dorment encore dans les glaces des cols... Plus de 5.000 évadés furent repris et déportés en Allemagne, d'autres périrent en Espagne, de maladie, de sévices ou d'épuisement...

Mais ils avaient tous un idéal : la France... et pour y parvenir, ils surent choisir : souffrir dans les camps et les prisons, gardant au coeur l'espoir de recouvrer leur liberté, pour rejoindre les Armées alliées et participer à la Libération de la patrie. Plus des trois-quarts sont morts.

 

Ne les oublions pas !